Les adultes n'y ont pas de visage, souvent le père est collé à la mère, ils posent désemparés. Plus loin, des bambins joufflus et souriants gambadent ou virevoltent, ils papillonnent insouciants, ils paraissent heureux. Dans un coin, en petit, un pêcheur a perdu sa tête. Il y a des soupçons d'horreur sur des visions idylliques - comme cet immense soleil qui rayonne sur le terrible dernier plan.
Les traits noirs et modernes d'Ourida Dif déjouent toutes les craintes d'une représentation picturale classique d'un texte mythique. Beaucoup auraient plongé dans la terreur graphique et vulgarisé le propos. Elle préfère souligner l'ironie et l'acuité de l'auteur en inspirant un sentiment de légère et douce étrangeté, un décalage qui met en avant le surréalisme dans le texte de Jonathan Swift, actualise et universalise. La proposition ne s'adresse plus seulement à l'Irlande du 18ième siècle, elle s'ouvre au monde entier.
Ce n'est pas "un livre de plus" - si tant est que ce soit un mal d'avoir un livre de plus... - mais une authentique pièce d'art de très grande qualité, une collection de 19 planches plus couverture et ornements, exécutée en sérigraphie sur papier BFK rive blanc cassé et limitée à trente exemplaires numérotés et signés. Quelques planches en taille réelle sont exposés sous cadres sur nos murs et un exemplaire intégral est visible au bar, en après-midi uniquement (avant 18h). Enfin, vous pouvez rencontrer Mathieu, qui est l'instigateur du projet, tous les dimanches après-midi au comptoir si vous souhaitez en savoir plus et acquérir cet ouvrage exceptionnel. Attention, prix coûtant défiant la raison de 120 € !
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